Quelques définitions
Dans les cultures latines, le pouvoir est très souvent perçu négativement. Il est impur, corrompt et sa quête cache des intentions manipulatoires et repressives. L'anecdote concernant la réaction de Jean Paul Sartre par rapport au pouvoir illustre cette conception.
Bien que cette image soit en partie justifiée, il n'en demeure pas moins que le pouvoir est une habileté indispensable au fonctionnement et à la survie des hommes et des organisations. L'éthologie (science qui étudie le comportement animal) nous montre à quel point le monde animal a besoin du pouvoir pour son homogénéité et sa survie (Le sujet dominant appelé sujet alpha dirige la horde ou la meute, et sans lui, cette dernière deviendrait anarchique)
Le pouvoir est par essence normatif, c'est-à-dire producteur de normes qui régulent les comportements. Le pouvoir est le réseau vital de toute organisation. Il détermine la nature et la qualité des échanges entre les personnes de même que l'efficacité de cette interaction.
Le pouvoir est en fait "l'énergie fondamentale nécessaire pour lançer ou soutenir une action ou, autrement dit, la capacité de traduire l'intention en réalité et de soutenir l'action." (W. Bennis et B. Nanus. Diriger : les secrets des meilleurs leaders, InterEditions,1985.) Cette énergie structurante est positive lorsqu'elle contribue à la production de biens essentiels, à la coordination des efforts et à la libération du potentiel créateur des membres de l'organisation.
Selon Bernoux (La sociologie des organisations seuil, 1985: 155): " Le pouvoir est la capacité pour certains individus ou groupes d'agir sur d'autres individus ou groupes" Cette définition révèle le fait que le pouvoir se définit en termes de relations. Il s'agit de relations réciproques, souvent asymétriques et déséquilibrées où le pouvoir des uns est supérieur à celui des autres.
Pour Dahl (1961) "Le pouvoir de A sur B est la capacité de A d'obtenir que B fasse quelque chose qu'il n'aurait pas fait sans l'intervention de a"