Traitement des AVC ischémiques
1/ Traitement symptomatique :
En présence d’un trouble de conscience
: il faut assurer la liberté des voies aériennes
supérieures : aspiration, oxygénation, assistance
ventilatoire si nécessaire. Eviter l’inhalation
(sonde naso-gastrique).
Contrôle doux de la PA en évitant toute
baisse brutale, nursing, kinésithérapie,
prévention des complications infectieuses
et thromboemboliques veineuses, équilibre
hydro électrolytiques.
Actuellement la surveillance neurologique
simple des AVC réalisée dans des structures
entraînées aux soins propres à cette pathologie
est à l’origine d’une diminution de
la morbi-mortalité de l’ordre de 20% par
rapport aux unités de médecine générale.
2/ Traitement anticoagulant :
L’indication de l’héparine
standard par voie intraveineuse ou des héparines
de bas poids moléculaire(HBPM) la plus largement
admise est l’embolie cérébrale d’origine
cardiaque parfaitement identifiée et à haut
risque de récidives, ceci en l’absence
de lésions ischémiques étendues, l’administration
d’héparine nécessite un contrôle strict
de la pression artérielle.
Les dissections artérielles et les thrombophlébites
cérébrales sont également des indications
admises.
Dans les autres situations, l’usage des
HBPM est réservé à la prévention des
complications thrombo emboliques.
Le scanner doit être réalisé en
cas d’aggravation clinique afin d’éliminer
une transformation hémorragique.
3/ Thérapeutiques « agressives
» de la phase aiguë :
Ces dernières années, nous avons assisté
à la rationalisation de la thérapeutique
thrombolytique dans le traitement de l’AVC
ischémique la phase hyper aigue qui
vise à restaurer la perfusion du territoire
ischémié en lisant le thrombus.
Actuellement sur la base de la seule
étude randomisée positive, le « r-tPA »
est prescrit dans les trois premières
heures suivant les symptômes à la dose de
0,9mg/kg.
Le gain sur la morbidité cérébro vasculaire
est de l’ordre de 30% lorsque ce traitement
est administré avant 3 heures ; et Il
faut traiter 7 patients atteints pour
en récupérer un.
4/ Les antiagrégants plaquettaires
:
Ils sont indiqués dans la prévention
secondaire des AVC ischémiques liés
à l’athérosclérose :
• L’Aspirine,
à la dose de 100 à 300 mg/jour,
offre une réduction du risque de récidive
à cinq ans de l’ordre de 15%.
• Le
Clopidogrel à la dose de 75
mg/J serait plus efficace que l’aspirine.
• La
persantine et l’Asasantine (association
de persantine et d’aspirine à faible
dose) peuvent également être prescrit pour
une efficacité proche.
5/ Les traitements étiologiques :
a- Cardiopathie
emboligène :
En présence d’une fibrillation auriculaire
permanente une prévention secondaire par
les anti vitamine K est conseillée
(le TP doit être compris
entre 30 et 40% et l’INR entre 2 et 3).
b- L’endartériectomie
carotidienne :
Peut être proposée en cas de sténose
athéromateuse symptomatique de plus
de 70% si l’état clinique du patient
le permet.
c- Traitement des facteurs de
risque :
1) L’HTA
: des chiffres tensionnels assez
élevés à la phase aiguë de l’AVC sont généralement
tolérés pour préserver le débit sanguin
cérébral.
Un traitement antihypertenseur au long
cours doit être prescrit en cas d’HTA,
et il doit être ajusté au cas par cas.
2) Le
diabète : toutes les hyperglycémies
de la phase aiguë doivent être corrigées
efficacement.
Un passage transitoire à l’insuline peut
être utile dans certains cas à coté
des mesures diététiques habituelles qui
doivent d’ailleurs être maintenus ensuite
en dehors de la phase aigue.
La prescription d’insuline ou d’anti
diabétiques oraux est la règle.
3) L’équilibration
des dyslipidémies s’impose également, soit
par les mesures diététiques habituelles,
ou par la prescription de statines qui,
à coté de l’effet hypolipémiant ont
un rôle démontré dans la prévention secondaire
des AVC en dehors de toute dyslipémie.
4) L’arrêt
du tabac est incontournable, et doit être
définitif pou rejoindre le risque
zéro après environ cinq années de sevrage.
5) Eviter
la contraception par voie orale (les pilules)
doit être la règle surtout en présence de
terrain migraineux.
6) Les
autres localisations de l’athérosclérose
(coronaire, artériopathie des membres inférieurs…)
doivent être recherchée et prises en charge.
7) La
réduction du poids doit viser
des valeurs proches des recommandations
habituelles guidées par l’indice der masse
corporelle.
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